À la découverte de l’Europe en train : le voyage écologique jusqu’en Norvège de notre étudiant Robin Nizou

Formation Transition écologique Brève
Publié le 17 avril 2024
À 24 ans, Robin Nizou s’est lancé dans une aventure courageuse : parcourir l’Europe en train pour rejoindre Trondheim en Norvège, dans le cadre d’une semaine ATHENS.
Ce projet, rendu possible par la Fondation Mines Paris et avec le soutien de la Direction de l’Enseignement de Mines Paris – PSL, témoigne de l’engagement de l’École à soutenir des initiatives en cohérence avec son engagement envers la transition écologique.
Ce choix de privilégier le train au détriment de l’avion reflète également l’engagement écologique profond de Robin Nizou, ancré dans une réflexion globale sur les impacts environnementaux de ses actions.

À une époque où les préoccupations environnementales occupent une place de plus en plus centrale dans nos sociétés, certains jeunes se démarquent par leur engagement concret. C’est le cas de Robin Nizou, un étudiant de 24 ans, qui a choisi privilégier le train à l’avion pour se rendre à Trondheim, en Norvège, dans le cadre d’une semaine ATHENS (Advanced Technology Higher Education Network). Né aux États-Unis et élevé dans un établissement équestre à Les Bréviaires, dans les Yvelines, Robin incarne cette génération consciente des défis environnementaux et prête à agir pour un avenir plus durable.

Après avoir reçu un e-mail l’informant de son affectation en Norvège pour le programme ATHENS, Robin s’est interrogé sur sa volonté de participer, ne souhaitant pas prendre l’avion pour seulement une semaine de déplacement. Encouragé par l’un de ses amis à prendre un Pass Interrail, il a alors demandé à Matthieu Mazière, directeur des études chargé du cycle Ingénieurs Civils et enseignant-chercheur, s’il était possible de s’absenter pendant les cours dispensés à Paris, ce qu’il a accepté, le voyage nécessitant plusieurs jours. Le financement initial de 300€ pour les semaines ATHENS, destiné au déplacement en train – dont le coût n’était pas plus élevé qu’un billet d’avion – nécessitait de trouver une autre source de financement pour les logements pendant tout le voyage.
Matthieu Mazière lui a alors recommandé de s’adresser à la Fondation Mines Paris pour soumettre une demande de financement, en échange d’un projet à rendre.

Un parcours académique représentatif de ses engagements et tourné vers l’Europe

Le parcours académique de Robin Nizou est à l’image de sa soif de découverte et d’ouverture au monde. Après avoir intégré HEC en passant le concours en admission directe, il a poursuivi ses études à Mines Paris – PSL pendant deux ans où il s’est parallèlement engagé dans un master en économie de l’environnement à APT. C’est dans ce cadre qu’il a saisi l’opportunité de participer au programme ATHENS, offrant aux élèves la possibilité de suivre une semaine de cours dans une université partenaire en Europe. Pour Robin, cette expérience était bien plus qu’une simple immersion académique : c’était une chance de vivre une aventure internationale et de découvrir de nouveaux horizons.

Le choix du train : un acte écologique et réfléchi

Le projet de Robin témoigne d’une prise de conscience profonde des enjeux environnementaux liés aux modes de transport. Conscient que le train est plus vertueux que l’avion sur la majorité des critères de l’Analyse de Cycle de Vie (ACV), il a fait le choix de privilégier cette option malgré les contraintes supplémentaires que cela impliquait. Ce choix n’était pas seulement motivé par des considérations écologiques, mais aussi par un désir de vivre une expérience authentique, loin des sentiers touristiques traditionnels. Robin considère que les opportunités offertes par le voyage en avion et le voyage en train sont incomparables. En effet, dans le cadre de sa semaine ATHENS, les personnes ayant pris l’avion ont visité Trondheim et ses alentours mais n’ont pu se faire une idée du reste du pays ou de ce à quoi ressemblent les pays voisins comme la Suède ou le Danemark. Ainsi, bien que Robin ne soit, à l’origine, pas naturellement attiré par cette partie de l’Europe, il a profité de cette expérience pour découvrir l’univers et la culture des pays scandinaves.

Planification et préparation : les coulisses d’un voyage atypique

Organiser un voyage en train à travers l’Europe nécessite une planification minutieuse et une bonne dose de créativité. Pour Robin, cela signifiait non seulement tracer un itinéraire cohérent, mais aussi trouver des solutions d’hébergement abordables et authentiques. En explorant les possibilités offertes par le Pass Interrail, il a tracé son itinéraire, jonglant entre les contraintes de temps, de budget et de logistique. En utilisant CouchSurfing, un site mettant en relation des personnes proposant un lit ou un canapé pour dormir, pour 8 des 16 nuits du trajet, il a pu rencontrer des hôtes locaux et découvrir la culture de chaque destination de manière plus intime. De l’achat des billets à la recherche d’activités en passant par la gestion des imprévus, chaque étape du voyage était une occasion de repousser ses limites et de faire preuve de résilience.

Documenter le voyage en témoignage d’une expérience

Pour rendre compte de son périple et honorer le financement reçu de la Fondation Mines Paris, Robin a documenté son voyage à travers une vidéo au format vlog ainsi qu’un suivi de son itinéraire sur Polarsteps. Affectionnant le récit d’histoires et le divertissement, la mise en place de ce projet de carnet de voyage numérique ne lui a pas posé de difficultés, Polarsteps lui permettant de géolocaliser son ressenti. Il y ajoutait des photos et poèmes écrits tout au long de son voyage. Par ailleurs, afin de rencontrer des personnes et de participer à des activités intéressantes durant son voyage, Robin publiait des stories sur Instagram retraçant son trajet, signalant qu’il était ouvert à toute proposition. Ses contacts répondaient en lui fournissant des idées, lui permettant par exemple d’être hébergé par un ami à Stockholm.

Une expérience de la liberté

Au moment du départ, Robin a ressentit une appréhension face à cette plongée dans l’inconnu et l’incertitude, sachant que les hôtes CouchSurfing pouvaient annuler les offres d’hébergement à tout moment. Mais en montant à bord du train, il s’est senti libéré. Chaque kilomètre parcouru l’enfonçait un peu plus vers le nord, un territoire alors inconnu pour lui. Il était libre de ses pensées, de tout, sauf du train. En s’arrêtant dans une ville, il s’approchait des gens, leur demandait ce qu’il était intéressant de faire en une heure d’attente entre deux trains.
À Trondheim, Robin a réussi à trouver un équilibre entre activités de l’université et moments de solitude choisis. Il a donc pu faire du sauna puis plonger dans l’eau froide avec ses camarades, ou encore découvrir, seul, une forêt nordique, et y écrire.

« J’ai rencontré un homme haut en couleurs, il disait avoir été condamné à de la prison au Danemark puis être arrivé en Norvège. C’était sympa mais il était très imprévisible. Nous sommes allés une après-midi sur une île, il a trouvé une cabane et on y a fait un feu, qu’il m’a d’ailleurs appris à manipuler à mains nues  ‘comme dans les traditions vikings’ disait-il. On a bu des bières et profité du paysage. C’était une expérience nordique authentique !« 

L’impact du voyage : au-delà de l’aventure

Le voyage de Robin ne s’arrête pas à son retour à Paris. Il laisse derrière lui des souvenirs impérissables, mais aussi une réflexion sur son engagement. À Mines Paris – PSL, les élèves sont sensibilisés à la nécessité de réduire l’utilisation de l’avion, et son entourage a ainsi très bien accueilli sa démarche.

En arrivant à Trondheim, les étudiants étaient surpris de son choix de transport.

 

Les participants de différentes nationalités étaient arrivés la veille et, en me voyant arriver le dimanche matin, avec mon énorme sac, ils m’ont pris pour un fou. Mais ils étaient très curieux de mon trajet et trouvaient ça génial.

 

Le voyage de Robin est bien plus qu’une simple escapade à travers l’Europe : c’est une affirmation de son engagement et une exploration de soi. En partageant ses expériences à travers son vlog et ses récits, il inspire ceux qui l’entourent à repenser leur manière de voyager et à privilégier des modes de transport plus durables. En choisissant le train comme moyen de transport, il a non seulement réduit son empreinte carbone, mais il a aussi ouvert la voie à une nouvelle forme de voyage, plus intime, plus authentique et plus consciente.

 

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