Underwater 2025 : 33 élèves-ingénieurs de Mines Paris – PSL conçoivent un système sous-marin pour une mission scientifique en Méditerranée

Au cœur de ce projet se trouve un double enjeu : d’une part, concevoir un dispositif technologique capable d’opérer dans les conditions extrêmes des grands fonds méditerranéens ; d’autre part, participer à une mission de collecte respectueuse d’un organisme marin à forte valeur scientifique. Les éponges ciblées, fixées à la roche dans des zones difficilement accessibles, sont connues pour leur capacité à produire des molécules naturelles aux effets thérapeutiques potentiels, notamment dans les domaines de l’oncologie, de l’antibiothérapie ou de l’immunologie. Ces missions, habituellement réservées aux centres de recherche spécialisés ou à des campagnes océanographiques lourdes, ont été ici simulées et partiellement réalisées par les élèves eux-mêmes. Grégory Genta Jouve, chimiste, chercheur CNRS au sein du LEEISA (Laboratoire Ecologie, Evolution, Interactions des Systèmes amazoniens) a accompagné les élèves pour ce projet.
Le système développé repose sur une architecture répartie entre trois composantes principales. Au cœur de l’opération se trouve un ROV (Remotely Operated Vehicle), un drone sous-marin téléopéré depuis la surface, entièrement conçu par les élèves, équipé de caméras haute résolution, de capteurs de navigation, de dispositifs d’éclairage et d’un bras robotisé pour le prélèvement.
(Zébulon, le ROV d’Underwater 2025)
Ce ROV est déployé depuis un catamaran de surface, également développé par les élèves, qui assure la liaison entre le drone et le centre de pilotage.
(Bernard & Bianca, le catamaran d’Underwater 2025)
Ce dernier est situé à terre, à près de sept kilomètres du site d’opération, et permet de contrôler l’ensemble du système en temps réel grâce à une interface logicielle dédiée. L’ensemble repose sur une transmission robuste et continue des données entre le ROV, le catamaran et le poste de commande, illustrant la complexité d’un projet mêlant robotique, électronique, télécommunication et informatique embarquée.
(Le poste de télé-opération d’Underwater 2025)
Les essais en mer ont été réalisés sur plusieurs sites emblématiques de la façade méditerranéenne, sélectionnés pour leurs caractéristiques topographiques et leur richesse écologique. Parmi eux, le Tombant des Américains, au large de Nice, zone prisée des plongeurs pour ses reliefs spectaculaires ; le Cap d’Antibes, connu pour ses fonds abrupts et ses habitats coralligènes ; et les îles de Lérins, au large de Cannes, offrant une biodiversité sous-marine remarquable.
(Zébulon s’essaie au prélèvement)
Ces lieux ont permis aux élèves de confronter leur système aux contraintes réelles de l’environnement marin : courants, salinité, visibilité réduite, profondeur, pression… sans oublier le mal de mer pour certains, autant de paramètres à intégrer dans le dimensionnement et le pilotage du drone.
Afin d’assurer la faisabilité du projet et la sécurité des opérations, les élèves ont pu s’appuyer sur l’expertise précieuse de deux partenaires. Le Centre national d’instruction nautique de la Gendarmerie nationale (CNING), basé à Antibes, dirigé par le Command Veyrunes, a apporté un soutien logistique et opérationnel crucial : accompagnement à la mise à l’eau, encadrement technique, sécurité du matériel et des personnes.
(Briefing avec les plongeurs du CNING)
De son côté, l’entreprise Easydive, spécialisée dans la formation à la plongée et l’exploration sous-marine, a mis à disposition sa flotte pour garantir le transport des matériels et la sécurité sur le plan d’eau lors des campagnes d’expérimentation. Cette synergie entre les élèves, l’encadrement pédagogique et les acteurs professionnels a été l’un des leviers majeurs de la réussite du projet.
Ce projet illustre pleinement la démarche pédagogique portée par Mines Paris – PSL : former des ingénieurs par l’action, dans un cadre où les connaissances théoriques sont mobilisées pour résoudre des problèmes concrets et complexes. Tout au long de ces dix semaines, les élèves ont été largement autonomes dans la définition des besoins, la planification du travail, le choix des solutions techniques, la fabrication et l’intégration du système, les tests sur le terrain et l’analyse des résultats.
(Assemblage de Zébulon)
Encadrés par des enseignants et des experts, ils ont appris à évoluer dans des environnements incertains, à gérer des imprévus et à travailler en équipe pluridisciplinaire — autant de compétences indispensables dans le monde professionnel.
Bien qu’issu d’un cadre pédagogique, ce projet ouvre des perspectives très concrètes. Le système sous-marin développé pourrait être réutilisé ou adapté dans de futurs travaux de recherche en robotique marine, en surveillance écologique, ou en exploration de zones inaccessibles. Il constitue un exemple représentatif de la manière dont les élèves ingénieurs de Mines Paris PSL conçoivent l’innovation : au service de la science, de la société et de la préservation de l’environnement.
Par ce projet, les élèves ont démontré leur capacité à relever des défis techniques ambitieux tout en s’engageant dans une démarche scientifique responsable. Ils confirment ainsi la vocation de l’école à former des ingénieurs inventifs, opérationnels et ouverts aux grands enjeux contemporains.
L’équipe pédagogique d’Underwater 2025 remercie :
À Sophia Antipolis, sur le campus Pierre Laffitte, Mines Paris pour l’Océan a pour objectif de former les élèves du cycle Ingénieur Civil de Mines Par...