Enrico Zio, référence internationale en ingénierie du risque, parmi les chercheurs les plus influents au monde
L’entrée d’Enrico Zio dans le classement Clarivate dépasse la reconnaissance individuelle : elle renforce le rayonnement international de Mines Paris – PSL et souligne l’excellence de la recherche menée au sein du CRC.
Être classé Highly Cited Researcher signifie que ses travaux en fiabilité, sûreté et résilience des systèmes industriels complexes comptent parmi les plus influents au monde.
Fondé sur les données du Web of Science, ce classement distingue les chercheurs dont les publications se situent depuis dix ans dans le 1 % des articles les plus cités. Il constitue également l’un des indicateurs de référence du classement académique de Shanghai (ARWU), utilisé pour évaluer le rayonnement des institutions d’enseignement supérieur.
Pour Mines Paris – PSL, la présence d’un chercheur reconnu par Clarivate représente un levier stratégique de visibilité internationale, mais aussi une marque d’excellence collective :
Être distingué parmi les chercheurs les plus cités au monde est bien sûr un honneur personnel, mais c’est surtout une reconnaissance collective.
C’est la preuve que la recherche européenne – et tout particulièrement franco-italienne – produit une science solide, ouverte et visionnaire.
Depuis plus de trente ans, Enrico Zio cherche à comprendre comment les systèmes techniques, industriels et sociétaux peuvent demeurer sûrs, fiables et adaptatifs dans un environnement incertain. Ses recherches couvrent un large spectre : modélisation probabiliste, simulation Monte Carlo, maintenance prédictive, analyse de la résilience et étude des infrastructures critiques (énergie, transports, nucléaire, cybersécurité).

Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, Centre-Val de Loire, France.
Né à Milan, il est titulaire de deux doctorats : l’un en génie atomique (Politecnico di Milano), l’autre en analyse probabiliste du risque (Massachusetts Institute of Technology – MIT). Son parcours illustre une Europe de la connaissance, ouverte, interconnectée et collaborative, où les frontières disciplinaires s’effacent au profit du progrès scientifique.
Il rejoint Mines Paris – PSL en 2018, à l’invitation de Franck Guarnieri, directeur du CRC, avec le soutien de Vincent Laflèche, alors directeur général de l’École, et de Yannick Vimont, directeur de la recherche. Tous partagent la conviction qu’un scientifique de cette envergure renforcerait la position internationale de l’École et consoliderait son réseau européen d’excellence.
Franck Guarnieri a su me convaincre de rejoindre Mines Paris – PSL. Nous partageons l’idée que la science du risque n’est pas une discipline défensive, mais une science de la responsabilité.
Deux ans plus tard, il reçoit le prestigieux prix Humboldt, décerné par la Fondation Alexander von Humboldt, dans la section « Sciences pour l’ingénieur ».
Pour Enrico Zio, la science et l’humanisme sont indissociables. L’une de ses figures de référence est Léonard de Vinci, génie toscan qui unit rigueur scientifique et sensibilité artistique, et relie la France et l’Italie dans un même élan créatif.
Léonard de Vinci incarnait l’unité de la pensée et de l’expérience, de la main et de l’esprit. C’est cette vision, partagée avec mes collègues du CRC, que j’essaie de transmettre : l’ingénierie doit redevenir un art humaniste.
Cette filiation intellectuelle nourrit chez lui une philosophie de la recherche : une ingénierie au service du bien commun, qui associe analyse scientifique, créativité et responsabilité sociale. Ses modèles ne sont pas des abstractions ; ils sont conçus comme des outils d’action, destinés à protéger les personnes, les infrastructures et l’environnement.
Parmi l’ensemble de ses travaux, Enrico Zio met en avant deux publications qui marquent deux phases décisives de sa carrière. S’il les cite comme ses préférées, c’est parce qu’elles correspondent à deux moments fondateurs de sa trajectoire scientifique.

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La première, Biasing the Transition Probabilities in Direct Monte Carlo publiée en 1995, remonte à sa thèse au Politecnico di Milano. Il y vit l’une de ses premières véritables étincelles de chercheur : « après plusieurs jours de tentatives infructueuses pour améliorer la simulation Monte Carlo d’événements rares, l’intuition décisive surgit soudainement ». Cet article reflète la naissance de sa vocation, l’euphorie de la découverte et le mouvement incessant — fait de doutes, d’intuition et d’enthousiasme — qui caractérise la recherche scientifique.
La seconde, Reliability Engineering: Old Problems and New Challenges publiée en 2009, découle d’une conférence plénière donnée à ESREL (European Safety and RELiability) à l’invitation du Professeur Terje Aven. Ce travail l’amène à prendre de la hauteur : « revisiter l’histoire de l’ingénierie de la fiabilité, en analyser les enjeux contemporains et en tracer les perspectives ». Il marque une étape de maturité, où il ne s’agit plus seulement de développer des modèles, mais de proposer une vision structurante pour l’ensemble de la discipline.
En choisissant ces deux publications, Enrico Zio révèle deux âges de la recherche : le moment où l’on découvre, et celui où l’on comprend le sens de cette découverte. Deux textes qui incarnent à la fois la passion du jeune scientifique et la responsabilité du chercheur confirmé, désormais capable d’éclairer et d’orienter son domaine. Buona lettura !
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