Vers la soutenance
Pour être éligible à la soutenance de thèse, le doctorant doit remplir plusieurs prérequis, incluant des formations, une publication en revue internationale et une participation à une conférence. La rédaction du manuscrit, soumise à des règles précises, constitue une étape clé, tout comme l’évaluation rigoureuse par des rapporteurs externes. La soutenance, moment final du doctorat, inclut une délibération du jury et la prestation d’un serment d’intégrité scientifique.

Les prérequis
Pour être éligible à la soutenance de thèse, le doctorant doit satisfaire aux prérequis suivants :
Formation Les doctorants en formation initiale doivent avoir complété un minimum de 90 heures de formation, tandis que ceux en formation continue doivent avoir accumulé 45 heures. Ces heures doivent être réparties entre les modules requis et validés selon les directives en vigueur.
Publication Le doctorant doit avoir soumis au moins une publication en tant que premier auteur dans une revue internationale avec comité de lecture, portant sur son travail de thèse.
Conférence Une participation à une conférence internationale avec une présentation en anglais (qu’il s’agisse d’une communication orale ou d’un poster) est requise pour valider les prérequis pour la soutenance.
Le manuscrit de thèse
La rédaction du manuscrit de thèse constitue une étape essentielle du projet doctoral et de la formation du doctorant. Le temps nécessaire à cette rédaction, ainsi qu’aux échanges avec les encadrants, doit être prévu et intégré dans la planification du projet doctoral.
La langue principale de rédaction du manuscrit est le français. Toutefois, en raison du nombre croissant de doctorants non francophones et de l’internationalisation des jurys de thèse, une dérogation exceptionnelle permettant de rédiger la thèse en anglais peut être accordée par le Directeur de l’établissement de préparation, après avis favorable du Directeur de l’École Doctorale et sur proposition du directeur de thèse. Dans ce cas, le manuscrit doit inclure un résumé substantiel en français pour chaque chapitre.
Le format du manuscrit est librement choisi par le doctorant, sous réserve de l’accord du directeur de thèse. Quel que soit le format adopté, le manuscrit doit contenir une présentation claire de la problématique de recherche et de son positionnement dans l’état de l’art, une description de la méthodologie employée, ainsi que des résultats scientifiques originaux du doctorant, accompagnés d’une discussion critique.
Le manuscrit peut être structuré en chapitres dédiés ou sous la forme dite « par articles ». Dans ce dernier cas, il doit comporter au moins trois articles soumis à des revues internationales à comité de lecture, dont au moins deux ont été acceptés ou sont en cours de révision mineure. Le doctorant doit être le premier auteur de ces articles. Le manuscrit doit également inclure une introduction présentant la problématique et son positionnement dans l’état de l’art, ainsi qu’une discussion critique synthétisant les travaux exposés dans les articles. Les rapporteurs de thèse ne doivent pas être co-auteurs des articles intégrés dans le manuscrit.
En cas de clause de confidentialité liée à des engagements contractuels concernant la thèse, celle-ci peut s’appliquer au manuscrit ou à la soutenance. La clause de confidentialité sur le manuscrit doit être signalée lors du premier dépôt électronique, un mois avant la soutenance. Le doctorant doit alors indiquer la mention « CONFIDENTIEL » sur le manuscrit, ainsi que la date de fin de confidentialité, après laquelle le manuscrit pourra être diffusé.
Les rapporteurs
Avant la soutenance, les travaux du doctorant sont examinés par au moins deux rapporteurs titulaires d’une HDR, extérieurs à l’école doctorale et n’ayant aucune implication dans les travaux du doctorant . Le manuscrit de thèse leur est envoyé au minimum sept semaines avant la soutenance.
Les rapporteurs doivent être extérieurs à l’École Doctorale et à l’Université PSL. Ils ne doivent avoir aucune implication dans les travaux du doctorant : ils ne doivent pas être salariés d’une entreprise ou d’un organisme privé ayant financé la thèse, ni co-auteurs d’une publication soumise avec le doctorant à une revue scientifique. Ils ne doivent pas être membre du comité de suivi du doctorant. Les rapporteurs doivent être en activité.
Pour les enseignants-chercheurs affiliés à des établissements d’enseignement supérieur ou de recherche étrangers, des équivalences à l’HDR peuvent être accordées par le directeur de l’École Doctorale, sur présentation d’un curriculum vitae, d’une liste des publications et des thèses dirigées.
Le manuscrit est envoyé aux rapporteurs au moins sept semaines avant la soutenance. Ceux-ci doivent rendre leur avis par écrit au moins quatorze jours avant la date prévue pour la soutenance. Sur la base de ces rapports, le chef d’établissement autorise ou non la soutenance. Les rapports sont communiqués au jury et au doctorant avant la soutenance.
L’avis favorable du directeur de l’École Doctorale pour autoriser la soutenance repose sur deux conditions :
- Les avis positifs des rapporteurs concernant la qualité scientifique et rédactionnelle du mémoire.
- La validation des prérequis décrits plus haut.
Si l’un des rapporteurs émet un avis négatif, le doctorant peut modifier son manuscrit en vue d’une nouvelle soumission, qui sera réexaminée par les mêmes rapporteurs, sauf décision contraire du bureau de l’École Doctorale.
Le jury
Le jury de thèse est composé de quatre à huit membres. Afin de garantir son indépendance et sa liberté de jugement , le jury inclut pour moitié au moins des membres extérieurs au projet doctoral du candidat et à son environnement (École Doctorale, PSL). Au moins la moitié des membres doivent être de rang professoral et le jury doit inclure au moins un homme et au moins une femme.
- Membres externes : Au moins la moitié des membres doivent être des personnalités françaises ou étrangères dites « externes ». Un membre est considéré comme « interne » s’il est rattaché à l’École Doctorale (ED) ou à un établissement composant PSL, s’il est co-auteur avec le doctorant d’une publication soumise à une revue scientifique, ou s’il est salarié d’une entreprise ou d’un organisme privé ayant financé la thèse.
- Professeurs et assimilés : Au moins la moitié des membres doivent être des professeurs ou des personnels assimilés, conformément aux dispositions relatives à la désignation des membres du Conseil national des universités, ou des enseignants de rang équivalent n’appartenant pas au ministère chargé de l’enseignement supérieur. Pour les membres académiques exerçant hors de France, la liste des grades conférant le rang professoral est fixée par l’arrêté du 10 février 2011 et peut être consultée ici.
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Diversité : Le jury doit inclure au moins un homme et au moins une femme.
Le directeur de thèse propose la composition du jury après concertation avec le doctorant, deux mois avant la soutenance. Le jury de thèse est ensuite officiellement désigné par le chef d’établissement, après avis du responsable de la spécialité doctorale, du directeur de l’École Doctorale, et du directeur de thèse, via la procédure dématérialisée dédiée sur la plateforme ADUM.
La soutenance
La soutenance de thèse est publique, sauf dérogation. Une soutenance « à huis clos » peut être exceptionnellement accordée par le directeur de l’établissement si les travaux de thèse présentent un caractère confidentiel avéré. Cette demande doit être formulée au minimum trois semaines avant la date prévue de la soutenance.
Les membres du jury désignent parmi eux un président, qui doit être un professeur ou un personnel assimilé, ou un enseignant de rang équivalent. Le président peut être rattaché à l’École Doctorale ou à PSL, mais ne doit pas avoir participé aux travaux du doctorant.
L’admission ou l’ajournement du doctorant est prononcé après délibération du jury. Lors de cette délibération, le jury évalue la qualité des travaux, leur caractère innovant, la capacité du doctorant à les situer dans le contexte scientifique, ainsi que ses compétences d’exposition. Si les encadrants du doctorant sont membres du jury, ils assistent à la délibération et peuvent, à la demande du jury, apporter des éclaircissements aux débats menant à la décision. Toutefois, ils ne dirigent pas les discussions, ne participent pas à la décision finale, et ne signent pas le procès-verbal de délibération, bien qu’ils signent le rapport de soutenance.
À l’issue de la soutenance et en cas d’admission, le nouveau docteur prête serment individuellement, s’engageant à respecter les principes et exigences de l’intégrité scientifique tout au long de sa carrière professionnelle, quel qu’en soit le secteur ou le domaine d’activité. Le serment des docteurs en matière d’intégrité scientifique est le suivant :
« En présence de mes pairs. Parvenu(e) à l’issue de mon doctorat en […], et ayant ainsi pratiqué, dans ma quête du savoir, l’exercice d’une recherche scientifique exigeante, en cultivant la rigueur intellectuelle, la réflexivité éthique et dans le respect des principes de l’intégrité scientifique, je m’engage, pour ce qui dépendra de moi, dans la suite de ma carrière professionnelle quel qu’en soit le secteur ou le domaine d’activité, à maintenir une conduite intègre dans mon rapport au savoir, mes méthodes et mes résultats. »
Bien que ce serment ne marque pas l’entrée dans un ordre professionnel et ne soit pas juridiquement contraignant, il est encadré par des dispositions légales et engage moralement le docteur ou la docteure. L’Office Français de l’Intégrité Scientifique précise que ce serment peut être invoqué pour refuser d’effectuer des actions contraires aux principes de l’intégrité scientifique.